La semaine dernière, j’ai visité l’exposition de Georges de la Tour à Milan.
J’adore ce peintre français dont j’ai déjà parlé sur le blog, à l’occasion de l’exposition de ses deux chefs-d’œuvre « L'adoration des bergers » et « Saint Joseph charpentier » en 2011.
Georges de la Tour est un observateur pénétrant de la réalité quotidienne. Son goût prononcé pour les jeux d'ombre et de lumière fait de lui l'un des continuateurs les plus originaux du Caravage. Très réputé à son époque, Georges de la Tour sombre ensuite dans l'oubli. Ses œuvres sont dispersées et attribuées à d'autres peintres. Georges de La Tour est redécouvert seulement en 1915, lorsque l'historien d'art allemand Hermann Voss (1884-1969) lui attribue deux toiles du musée des Beaux-Arts de Nantes.
Dans les tableaux de La Tour, une bougie est l’unique source de lumière, une flamme qui rayonne une abondante lumière dont le peintre fait ressentir la puissance et le mystère.
C’est le sens métaphorique de la lumière qui nous fascine, le fait que même dans la nuit la plus sombre, il y a toujours des traces de lumière, plus ou moins cachées ou évidentes, nous fait penser que même là où les ténèbres semblent l’emporter, nos yeux sont immanquablement attirés par la lumière, qui est toujours présente, même quand elle se cache derrière des nuages épais.
Je vais vous parler des tableaux exposés qui m’ont particulièrement frappée.
La Madeleine au miroir
La Madeleine au miroir, dite aussi La Madeleine pénitente, est un tableau peint vers 1635-1640. Elle est conservée à la National Gallery of Art, à Washington. L’ancienne prostituée y est représentée assise, accoudée contre un meuble, une main soutenant son visage, l’autre posée sur un crâne derrière lequel apparaît la flamme d’une bougie. Posé sur un livre, le crâne se reflète dans un miroir placé devant un panier en osier. La partie inférieure de la toile est plongée dans une pénombre ne permettant pas d’en déceler les détails. Au sein de cette vanité, Marie Madeleine semble perdue dans sa méditation sur ses fautes passées et sur le caractère éphémère de la vie. Les cheveux lâchés selon son iconographie habituelle, elle est revêtue d’une chemise laissant transparaître son épaule gauche.
Le vielleur au chien
Ce tableau appartient à la première période de l'artiste, la période diurne, qui s'intéresse aux paysans et aux mendiants dans toute la crudité de leur vérité. La toile, monumentale par sa taille (1,86 × 1,20 m), est la plus grande actuellement attribuée au peintre. Elle représente, en pied et à l'échelle, un mendiant aveugle chantant et s'accompagnant à la vielle. Celui-ci tient en laisse un petit chien couché à ses côtés, qui lui sert vraisemblablement de guide. Les yeux brillants que le petit chien adresse au spectateur, par contraste avec les yeux clos de l'aveugle, ajoutent de la mélancolie à la scène.
Job raillé par sa femme
Job raillé par sa femme est un tableau peint par Georges de La Tour, dont la date inconnue a été disputée par les historiens. Nous sommes devant ce que l’on appelle un «nocturne», c’est-à-dire une scène située pendant la nuit. Deux figures prennent place dans ce tableau: la femme de Job, debout, tenant une bougie dans la main droite et levant la main gauche au-dessus de la tête de Job, qui est assis. Cette domination se manifeste aussi par le contraste que représente la scène d’une femme vêtue debout et un homme quasi nu assis en dessous d’elle. Cette inégalité se manifeste encore par le contraste entre la jeunesse apparente de la femme et la vieillesse de l’homme.
L'éducation de la Vierge
C’est un sujet très cher aux mères. Il avait l’avantage de réunir dans une seule image la dévotion à Marie et le culte de Sainte Anne.
Le reniement de Saint Pierre
Le Reniement de saint Pierre est un tableau peint en 1650, conservé au musée d'Arts de Nantes. Le tableau représente un épisode du Nouveau Testament qui est rattaché à la Passion du Christ. Alors que celui-ci a été arrêté par les troupes romaines et que ses proches sont également menacés, son compagnon Pierre se trouve confronté au dilemme moral de devoir renier son maître pour sauver sa propre vie. Dans une approche très caravagesque, le sujet principal de l’œuvre est rejeté sur le côté du tableau, où la place principale est donnée aux soldats qui jouent autour d'une table.
Saint Jean-Baptiste dans le désert
Jean-Baptiste est ici représenté sous les traits d’un maigre adolescent. Cheveux longs, tête basse, il donne à manger à son agneau, appuyé sur sa croix de bois. La composition est particulièrement sobre: pas d’étoffe, ni de chandelle. La seule source de lumière est extérieure au tableau: c’est un faisceau très puissant qui vient s’abattre sur l’épaule du jeune. Saint Jean-Baptiste dans le désert est l’une des dernières peintures de La Tour: on situe sa composition dans les années 1650-1652.
Saint Sébastien à la lanterne (soigné par Irène)
Un saint Sébastien, saisi non pas au moment de son martyre, où il se voit criblé de flèches, mais lorsqu’une femme attentive et douce, Irène, et sa servante, se penchent gravement sur lui pour le soigner à la lueur d’une lanterne. Comme modèle du visage sérieux et sensible d’Irène, le peintre choisi sa fille Claude.
Dans ce dernier tableau, le visage tranquille et serein d'Irène, sa gentilesse et sa calme m'ont émue. J'ai imaginé ses mots: "Ne t'inquiète pas Sébastien. Je suis ici, je vais me prendre soin de toi"
Alors, maintenant, c'est à vous de "faire parler" des tableaux célèbres!
Choisissez l'une des images suivantes et écrivez dans la bulle ce que le personnage du tableau pense ou dit. C'est pour rigoler, bien sûr!