Le Petit Prince : Je me croyais riche d’une fleur unique ! Et je n’ai qu’une rose ordinaire comme les autres. Ça et mes trois volcans qui m’arrivent à peine aux genoux et dont l’un peut-être est éteint pour toujours. Ça ne fait pas de moi un grand prince…
Le renard : Bonjour !
Le Petit Prince : Bonjour, qui es-tu ? Tu es bien joli…
Le renard : Je suis un renard.
Le Petit Prince : Viens jouer avec moi, je suis tellement triste.
Le renard : Je ne puis pas jouer avec toi. Je ne suis pas apprivoisé
Le Petit Prince : Pardon. Qu’est-ce que ça signifie « apprivoiser » ?
Le renard : « Tu n’es pas d’ici. Que cherches-tu ?
Le Petit Prince : Je cherche les hommes. Qu’est-ce que ça signifie « apprivoiser » ?
Le renard : Les hommes. Ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien génant. Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt.
Le renard : Tu cherches des poules ?
Le Petit Prince : Non, je cherche des amis. Qu’est-ce que ça signifie « apprivoiser » ?
Le renard : C’est une chose trop oubliée. Cela signifie créer des liens.
Le Petit Prince : Créer des liens.
Le renard : Bien sûr. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.
Le Petit Prince : Il y a une fleur. Je crois qu’elle m’a apprivoisé.
Le renard : C’est possible. On voit sur la terre toutes sortes de choses.
Le Petit Prince : Oh, ce n’est pas sur la terre.
Le renard : Sur une autre planète ?
Le Petit Prince : Oui
Le renard : Il y a des chasseurs sur cette planète là ?
Le Petit Prince : Non
Le renard : Ça c’est intéressant ! Et des poules ?
Le Petit Prince : Non.
Le renard : Rien n’est parfait. S’il te plaît, apprivoise-moi !
Le Petit Prince : Je veux bien, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
Le renard : On ne connaît que les choses que l’on apprivoise.
APPRIVOISE-MOI (chanson)
Le renard : Si tu veux jouer avec moi / il va falloir m’apprivoiser / Et créer des liens pas à pas / pour commencer à s’attacher / Sinon tu n’es encore pour moi / qu’un petit garçon comme les autres / pour toi qui ne me connais pas / je ne suis qu’un renard parmi d’autres… / Apprivoise-moi, je t’en prie / Si tu as besoin d’un ami / et jusqu’à ma dernière seconde /tu resteras unique au monde… / Mais si tu sais m’apprivoiser / ma vie sera ensoleillée / je connaîtrais ton bruit de pas / qui m’appellera hors du terrier / Et la blondeur des champs de blé / me fera souvenir de toi / Enfin j’aimerais le bruit du vent / qui viendra souffler dans ces champs… / Apprivoise-moi, je t’en prie / Si tu as besoin d’un ami / Et jusqu’à ma dernière seconde / Tu resteras unique au monde… / On ne peut connaître vraiment / que les choses que l’on apprivoise / mais les hommes n’ont plus le temps / de s’attarder quand ils se croisent / Ils achètent es choses toutes faites / Mais il n’y a pas de marchands d’amis / qui vendent de l’amitié toute prête / alors les hommes n’ont plus d’amis…/ Apprivoise-moi, je t’en prie / Si tu as besoin d’un ami / Et jusqu’à ma dernière seconde / Tu resteras unique au monde… / Il nous faudra des rendez-vous / pour pouvoir s’habiller le cœur / et tous ces moments entre nous / M’apprendront le prix du bonheur…
Le Peti Prince: Que faut-il faire?
Le renard : Il faut être très patient. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi. Je te regarderai du coin de l’œil….
Le Petit Prince : …et…
Le renard : Et tu ne diras rien.
Le Petit Prince : Oh …
Le renard : Le langage est source de malentendus. Mais chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près.
Le Petit Prince : Il faut que je parte.
Le renard : Ah ! Je pleurerai.
Le Petit Prince : C’est ta faute. Je ne voulais pas te faire de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise.
Le renard : Bien sûr…
Le Petit Prince : Mais tu vas pleurer !
Le renard : Bien sûr…
Le Petit Prince : Alors tu n’y gagne rien !
Le renard : J’y gagne, à cause de la couleur du blé. Va revoir les roses et tu comprendras que la tienne est unique au monde.